Réhabilitation en rénovation d’une longère normande
Saint-arnoult
Type de construction : Logement individuel
Date de livraison : 2013
Ville - département : Saint-arnoult, Seine-Maritime
Détails :
Après avoir effectué une campagne de sondage sur les supports existants, nous avons constaté que les divers revêtements successifs qui couvraient les façades en colombage ancien ne faisaient que masquer un bois particulièrement meurtri et que, le simple fait de le déloger pour le restaurer, entraînerait inévitablement un éboulement à très fort foisonnement, dont il serait particulièrement difficile d’estimer l’incidence financière.
Nous avons décidé de mettre à nue les façades afin de mieux visualiser les propositions à engager non plus en rénovation, voire même en réhabilitation, mais en restauration !
En fait, sans rentrer dans la genèse, les longères Normandes sont construites en plusieurs périodes et sont recouvertes au fur et à mesure d’enduits pas forcément compatibles avec les règles de l’art.
Le patchwork en plus des matériaux n’arrange rien et, à chaque coup de piolet, c’est une nouvelle histoire que nous dévoile la longère.
Au vu de l’ampleur que risque de prendre financièrement la restauration je décide que seul le bois me permettra de répondre à ce nouveau challenge qui s’ouvre devant moi.
Je vais tout d’abord régénérer les parties basses afin de créer la garde d’eau d’usage, puis aérer les supports, traiter les bois restant et enfin ventiler mécaniquement les joints avant de les combler à refus avec un mortier de chaux.
Pose d’un pare-pluie, puis pose de lisses verticales qui seront remplies de laine de bois recouverte d’un frein vapeur et enfin pose de liteaux afin de créer une lame d’air entre le complexe ainsi créé et la feuille de bois marinée qui viendra recouvrir l’ensemble, formant ainsi un nouveau manteau pour cette façade qui le valait bien…
Il existe un vrai savoir, le tout est de bien définir ce que l’on souhaite réaliser. Dans le cas présent j’ai fait appel à des charpentiers « marine » et des artisans locaux, qui n’avaient pas l’habitude de travailler avec un maître d’œuvre particulièrement impliqué dans la restauration par l’utilisation de matériaux nobles et en particulier le BOIS.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là, l’économie réalisée par rapport à une reprise totale de la façade a encouragé le maître d’ouvrage à engager la phase 2 de la restauration et, la présence en partie haute de colombage ne me laissait pas beaucoup de choix quant à l’aspect recherché.
Alors j’ai choisi et opté pour la pose de colombages coupés dans des feuilles de chêne puis chevillés bois pour les maintenir et surtout se jouer des variations météorologiques particulièrement soutenues dans le secteur.
Aller à l’essentiel sans nostalgie particulière mais je confirme, ce qui est d’ailleurs ma devise aujourd’hui, respect des traditions que j’essaie d’adapter aux exigences contemporaines…
Et le bois est mon meilleur allié.
La preuve en images !